cette rubrique a pour ambition de contenter toutes les
spécialités.
N'hésitez pas à suivre cette chronique pour découvrir chaque
mois
une sélection des arrêts les plus marquants. Bonne lecture
!
CE 13 janvier 2017 n°397819 : Dans sa
décision relative au film « L’Antichrist », le Conseil d’Etat juge
que la violence et le caractère sexuel des scènes
litigieuses « justifiaient néanmoins
l'interdiction de représentation du film aux mineurs de 18 ans. La Haute cour
note que ce film comporte en effet, plusieurs scènes de très grande violence,
filmées de manière réaliste, à l'occasion de pratiques sexuelles filmées sans
aucune dissimulation dont, notamment, une scène d'automutilation sexuelle
féminine filmée en gros plan. Ces scènes, qui revêtent un caractère cru et
explicite et présentent une image dégradante de la sexualité, sont d'une très
grande violence physique et psychologique. »
CE 30 janvier 2017 n°394172 : Le Conseil d’Etat
précise que « les principes généraux
du droit de l'extradition font obstacle à ce qu'une personne bénéficiant de la
protection subsidiaire puisse faire l'objet, aussi longtemps qu'il n'a pas été
mis fin à cette protection, d'une extradition vers son pays d'origine ».
Ord. CE 17 janvier 2017 n°406018 : La loi du 6 aout 2015 a mis en place la création de nouveaux offices notariaux dans le but d'accroître la concurrence sur ce marché. Des offices déjà installés ont candidaté pour l'acquisition de ces nouveaux offices. Un recours a été introduit par les jeunes diplômés qui espéraient se voir réservés ces nouveaux offices. Le Conseil d'état a débouté les jeunes notaires de leur demande. Il estime que rien n'impose « que les offices nouvellement créés {ne soient} pourvus que par des professionnels non encore installés ».
CEDH 24 janvier 2017 Paradiso
et Campanelli c Italie req. n°25-358/12 : La
Cour européenne des droits de l'Homme (Cour EDH) opère un revirement de
jurisprudence dans une affaire qui concernait l’adoption par un couple italien,
d’un enfant né d’une gestion pour autrui (GPA) sans aucun lien de filiation
avec un membre du couple. Contrairement à ce qu’elle avait décidé dans les
arrêts Menesson et Labassée contre France du 26 juin 2014, la Cour estime que
la législation italienne ne violait pas
l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’Homme. Pour la
Cour, « accepter de laisser l’enfant avec les requérants,
peut-être dans l’optique que ceux-ci deviennent ses parents adoptifs, serait
revenu à légaliser la situation créée par eux en violation de règles
importantes du droit italien. »
CEDH 12 janvier 2017 req. n°74734/14 : La Cour EDH a estimé que la différence de traitement entre les victimes d’accidents du travail (indemnisation forfaitaire) et celles d’accidents corporels de droit commun (indemnisation non forfaitaire) ne violait pas la Convention européenne des droits
de l’Homme. Ces situations n'étant pas comparables, la différence de traitement ne constituaient pas une discrimination au sens de ce texte (pour en savoir plus).
Cass. 3ème Civ., 12 janvier 2017, n°16-10.324 : au visa de l’article L132-1 du Code de la consommation, la
Cour de cassation juge que « tous les copreneurs solidaires sont tenus au
paiement des loyers et des charges jusqu'à l'extinction du bail, quelle que
soit leur situation personnelle, et que la stipulation de solidarité, qui n'est
pas illimitée dans le temps, ne crée pas au détriment du preneur un
déséquilibre significatif entre les droits et obligations respectifs des
parties au contrat ».
Cass. Crim.,18 janvier 2017 n°15-85209 : La Cour de cassation juge dans une affaire
concernant l’infraction d’escroquerie, que « le mensonge, corroboré par l'émission, par des tiers, de factures
dissimulant de concert des commissions occultes rétrocédées au prévenu
constitue une manoeuvre frauduleuse, au sens de l'article 313-1 du Code pénal ».
Cass. Crim., 17 janvier 2017 n°15-86481 : En l’absence « de disproportion
entre l’agression et les moyens de défense employés », répondre « par
un acte constitutif de violences volontaires aux coups de son agresseur »
est constitutif d’un acte de légitime défense « peu important à cet égard
le résultat de l’action ». En l’espèce, le prévenu avait été frappé à coup
de poings par son agresseur. En tentant de parer les coups, le prévenu avait
fait tomber son agresseur. Cette chute avait entraîné la tétraplégie de l’agresseur.
Cass. Soc., 10 janvier 2017 n° 15-20335 : Pour être
recevable, l’opposition à l’entrée en vigueur d’un accord d’entreprise doit être envoyée dans
un délai de 8 jours courant à compter de la notification de cet accord,
conformément à l’article L. 2231-8 du Code du travail. La Cour de cassation
ajoute que cette opposition doit également être reçue dans
ce délai par la ou les organisations signataires.
Cass. Soc., 11 janvier 2017 n° 15-23341 : La Cour de
cassation a effectué un revirement de jurisprudence, posant pour
principe qu’une prime pour panier ainsi que l’indemnité de
transport constituent des remboursements de frais et non pas des
compléments de salaire. En effet, la première a pour objet de compenser
forfaitairement le surcoût du repas lié à l’organisation du repas et la
deuxième tend à indemniser les frais domicile/lieu de travail. Ils n’entrent
donc plus dans l’assiette de calcul de l’indemnité de congés payés ni dans
l’indemnité de maintien de salaire durant un arrêt de travail pour maladie.
Cass. Soc., 18 janv. 2017 n°15-27730 : La Cour de cassation juge au visa de l'article L4613-1 du Code du travail, que « lorsque le collège spécial unique procède à la désignation des membres du CHSCT par deux scrutins séparés dont l'un est destiné à l'élection du ou des salariés appartenant au personnel de maîtrise ou d'encadrement, il doit être procédé à un vote concomitant pour chacun des scrutins et le dépouillement ne peut intervenir qu'après la fin de tous les votes, la connaissance par les membres du collège désignatif des résultats du scrutin précédent étant de nature à influer sur le choix fait lors du second scrutin et donc à fausser la sincérité de l'élection ».
Cass. Soc., 18 janv. 2017 n°15-27730 : La Cour de cassation juge au visa de l'article L4613-1 du Code du travail, que « lorsque le collège spécial unique procède à la désignation des membres du CHSCT par deux scrutins séparés dont l'un est destiné à l'élection du ou des salariés appartenant au personnel de maîtrise ou d'encadrement, il doit être procédé à un vote concomitant pour chacun des scrutins et le dépouillement ne peut intervenir qu'après la fin de tous les votes, la connaissance par les membres du collège désignatif des résultats du scrutin précédent étant de nature à influer sur le choix fait lors du second scrutin et donc à fausser la sincérité de l'élection ».
- Lucie Bordron.
Master 2 Droit social et relations professionnelles
à l'Université Paris Ouest Nanterre.
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