dimanche 26 juillet 2015

Chronique littéraire : été 2015




C'est l'été ! Mettant temporairement de côté les manuels de droit, les juristes s'accordent quelques plaisirs littéraires de genre très différents. 

Voilà quelques idées de lectures pour tous les goûts ! 






Pour lire sur la plage -


                                                La saga Autre Monde de Maxime Chattam

Vous recherchez une histoire qui vous tient en haleine du début à la fin ? Un style d’écriture agréable à lire dans le TGV ou sur la plage ? Je vous recommande vivement la série Autre Monde, romans fantastiques pour jeune adulte.
Ces romans décrivent un monde à jamais changé par la Grande Tempête. La plupart des adultes ont disparus. Les survivants sont devenus des Cyniks ou des Gloutons. Ces derniers partagent un même objectif : tuer les pans (nom que se sont donnés les enfants et les adolescents en l'honneur de Peter Pan). 

Livrés à eux-mêmes les enfants doivent s’organiser et se protéger des menaces engendrées par la Grande Tempête. Matt et Tobias rejoignent l'Ile de Carmichael où s'est formée une "communauté panesque" : une véritable ville à l'abri des prédateurs. C'est là qu'ils rencontrent Ambre, une jeune fille magnifique et très intelligente. Alertés par des phénomènes étranges, ils décident de former une alliance : l'Alliance des trois. Ils découvrent ainsi la menace qui pèse sur l'Ile...

"Si on fonce sans subtilité je crains le carnage. On pourrait alerter tout le monde, mais sans savoir qui sont les traîtres ça va vite revenir aux oreilles de "vous savez qui" et il mettra son plan à exécution. On se fera massacrer."

Trahisons, aventures et histoires d’amour… Des romans captivants à lire dans un transat près de la piscine !
Lucie,

A éviter – 



Un sentiment plus fort que la peur de Marc Lévy

Pourtant adepte des romans de Marc Levy, Un sentiment plus fort que la peur m’a énormément déçue.

Ce roman suit, dans une nouvelle enquête, Andrew Stilman, journaliste au New York Times. Mais, contrairement au tome précédent Si c’était à refaire, l’enquête n’avait rien de captivant.
J’attendais le moment où tout bascule, où le livre devient prenant… Il n’est jamais arrivé : une histoire ennuyante du début à la fin. 

Je n’ai donc qu’un conseil : si vous le voyez en librairie, passez votre chemin !
Lucie,



Pour en savoir plus sur la ségrégation 



Noire, La vie méconnue de Claudette Colvin, de Tania de Montaigne

À la suite d’un petit épisode traumatisant mené dans un bus par un ségrégationniste nostalgique, je me suis demandée comment avait fait cette femme si célèbre, Rosa Parks, pour répondre aux insultes et dires après avoir refusé de céder sa place dans un bus. Puis, m’a pris l’envie de lire sur ce sujet  quelles étaient les vies, les histoires de ces personnes qui ont vécu ou vivent en subissant le racisme, les préjugés, la haine ?
Le monde reste à parfaire. Les États-Unis restent tourmentés par ces questions. On ne peut que le constater après l’affaire Trayvon Martin, l’injustice de Ferguson, après les violences policières subies par Michael Brown, et plus récemment la tuerie de Charleston.
Je me suis ainsi lancée, sans rien savoir de ce livre à part ce que j’avais pu lire sur la quatrième de couverture, dans la lecture de ce petit livre : Noire, La vie méconnue de Claudette Colvin, de Tania de Montaigne.
Noire de Tania de Montaigne évoque le passé, « la vie méconnue de Claudette Colvin », avec en toile de fond, l’impact de la ségrégation des noirs dans les années 50. Les répercussions de cette ancienne pratique sur le présent, sur toutes les femmes et filles noires plus particulièrement, s’y trouvent aussi. Outre Claudette Colvin, héroïne méconnue et toujours en vie, on y croise Rosa Parks, Martin Luther King et toutes les personnes noires qui ont œuvrées dans l’ombre pour revendiquer leurs droits et parvenir à la fin de la ségrégation dans les transports dans les États de la Cotton Belt.
Mon seul regret à propos de cet ouvrage est peut être sa brièveté. Néanmoins, chaque mot, chaque phrase, chacune des 165 pages que contient ce livre était un délice à lire. Le rythme était parfait, avec ce qu’il faut de sarcasme. On comprend aisément pourquoi ce livre a été primé (prix Simone Veil 2015).
Je termine cette revue avec ce passage :
« Il faudrait être fou pour penser que depuis les années 1950 tout a changé, que le racisme n’existe plus, que chacun avance sans préjugés ; mais il faudrait être aveugle pour ne pas voir que pour cent reculs il y a mille avancées. C’est sur elles que je mise. »
Olivia

Pour se (re)mettre à la lecture en VO (anglais) 


The Giver de Lois Lowry

Se remettre dans le bain de la lecture VO a été assez facile avec ce livre. Ce n’est pas le premier livre que je lis entièrement en anglais, j’avais notamment lu The Perks of Being a Wallflower de Stephen Chbosky et The Opposite of Loneliness de Mareena Keagan. Si vous souhaitez commencer à lire des romans anglais, je vous conseille The Giver. C’est l’un des premiers romans dystopique pour le jeune public (1993) et a été « adapté » en film, mais il s’agit plus d’un film inspiré du livre qu’une réelle adaptation, l’histoire ayant subi un bon nombre de modifications.
Cette dystopie se déroule dans une communauté où absolument tout est contrôlé par le Comité des Sages. C’est ce même Comité qui choisit la carrière de chaque personne, se charge de la composition d’un couple, basé sur la compatibilité en termes de personnalité, et la cellule familiale est créée lorsque l’on assigne à un couple deux enfants, un garçon et une fille. La société est aussi structurée afin d’éliminer la douleur et fait tout pour parvenir à une uniformité globale entre les membres. À vrai dire, seul le Dépositaire de la mémoire détient les souvenirs de ce qui précède l’apparition de la communauté : des souvenirs de moments joyeux, des couleurs, de l’amour, mais aussi de la haine, de la famine, de la guerre, etc.
L’histoire débute lorsque le personnage principal, Jonas, est sur le point d’avoir 12 ans, âge important dans cette société puisque c’est à ce moment que les habitants se voient attribuer une fonction au sein de la communauté. Jonas ne se doute pas qu’il est tout à fait unique et qu’un destin extraordinaire l’attend.
Un petit passage en français, énoncé par le Passeur à propos du Comité des Sages :
« Parfois j'aimerais qu'ils fassent plus souvent appel à ma sagesse ; il y a tant de choses que je pourrais leur dire, des choses que j'aimerais les voir changer ! Mais ils ne veulent pas de changements. Leur vie est tellement ordonnée, tellement prévisible, sans douleur. C'est ce qu'ils ont choisi. »
Olivia

Pour méditer -



Mélanie, française et musulmane, de Mélanie Geogiades dite Diam's

   Diam's, ancienne rappeuse auteur-compositrice, s'est convertie à l'islam en 2009. Elle a quitté la musique, mais souhaitait continuer à écrire. Elle a ainsi sorti un premier livre, établissant son autobiographie. Ce livre m'a personnellement beaucoup plus, mais il est plutôt destiné à ceux qui la suivaient en tant qu'artiste. Fin mai 2015, elle a écris un nouveau livre bien plus approfondi sur sa conversion à l'islam ainsi que sa réflexion. Ce livre est parfait pour méditer, que vous ayez suivi cette femme en tant qu'artiste ou non, et quelles que soient vos croyances. Nul besoin de la connaître, juste l'envie de réfléchir ou d'avoir un autre regard que celui donné par les médias sur la conversion à l'islam. Ce livre est fluide, une semaine suffit à le lire. Je vous conseille vivement de le lire et vous partage deux extraits de l'ouvrage, pour vous donner une idée de ce qui vous attend.

   « Ce nouvel anonymat m’emplissait de bien-être et de tranquillité. Dans une société où le succès, la célébrité sont devenus des valeurs, des buts en soi ; dans une époque où l’ambition veut vous porter sous les feux des projecteurs ; dans une ère ou réussir sa vie, c’est progresser sur l’échelle du succès, je n’étais plus qu’une femme parmi les femmes et les hommes – état que je n’aurai jamais dû quitter. 
    Je redécouvrais après tant d’années « d’exception » ma vraie mesure, ma vraie place d’ici-bas. J’étais une personne simple, dotée de qualités et aussi de défauts. En réalité, nul ne méritait d’être adulé, encore moins idolâtré. 
    Ma venue à Médine remuait toutes ces pensées en moi. C’était comme si chacun de mes pas de pèlerin m’éloignait de Diam’s. Je marchais et me rendais à l’évidence : « Pourquoi regarde-t-on les gens célèbres les yeux trop souvent emplis de vénération ? Méritons-nous d’être portés au sommet de la réussite ? Est-ce bien raisonnable ? » » (...).

    « Et si on se cachait à nous même les véritables questions existentielles ? Comment vivre sans savoir d’où l’on vient et où on va ? On se cache derrière des phrases du type : « parler de religion, c’est mal »... mais d’où viennent ce rejet et cette méfiance, parfois même cette haine pour des sujets qui peuvent être profonds, enrichissants et importants ? Est-ce le matérialisme ravageur ? La société nous a-t-elle rabaissés au rang de consommateurs dénués de toute spiritualité ? Est-ce l’angoisse à l’idée d’une probable vie après la mort ? Est-ce la vie qui file si vite que le temps nous manque pour réfléchir à son but ? Le « carpe diem » de John Keating a t-il tant marqué notre génération ? On essaye de se convaincre qu’on est heureux, que la religion est réservée aux gens perdus, paresseux et faibles d’esprit. Que la vie est brève, qu’il faut profiter, « qu’on dormira quand on sera mort ». 


Raphaelle

Sources illustrations : http://various-streaming.e-monsite.com/quiz/autre-monde-maxime-chattam.html ; http://www.public.fr/News/Diam-s-a-un-message-pour-ses-fans-766034 ; 

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